L'archipel des San Blas ou Kuna Yula
Les Kunas et leur histoire
La société kuna
La maison du Congrès
La langue kuna
L'habitat
L'alimentation
La tenue vestimentaire des femmes
Les Molas
La religion
Les fêtes
Danses et musique
L'avenir
La tenue vestimentaires des femmes
La tenue vestimentaire de la femme kuna est parmi les plus belles du monde. Elle constitue une manière quotidienne de se vêtir. Cette tenue est composée d'une sobre jupe mi-longue, d'une blouse colorée, d'un foulard, de bijoux en or et de multiples colliers de perles.
La jupe est un simple carré de tissu de coton, à dominante bleu foncé ou vert avec de discrets motifs jaune pâle. Comme la jupe la couleur du foulard est constante : rouge vif à motifs jaunes. Le port de ce foulard est uniquement décoratif, la femme kuna pouvant dévoiler ses cheveux très courts, coiffure obligatoire de la femme mariée. La blouse reste l'élément le plus marquant de la tenue. A manches courtes bouffantes, elle est taillée dans un tissu de couleurs criardes. Bien qu'aucune autre règle ne régit vraiment la composition de ces blouses, sur le dos et le devant sont cousus deux superbes molas assortis, souvent les plus beaux. Leurs motifs semblables ne sont jamais parfaitememt identiques et diffèrent toujours par de menus détails ou des nuances de couleurs.
Dans certaines îles, les chefs de village ont permis le port du vêtement occidental. A Nargana ou à Corazon de Jesus, le port du costume traditionnel a disparu. Les îles situés à l'ouest de la comarca, Atchutupu, Mulatupu et Ustupu sont considérés comme les plus traditionnalistes et le port du mola est obligatgoire.
Les mollets et les avant-bras des femmes sont serrés sur toute leur longueur par des bracelets appelés canilleras ou winis, petites perles colorées, tissées sous forme de motifs traditionnels. De fins mollets et avant-bras sont des critères de beauté pour la femme kuna.
Ils ne résistent que quelques mois et nécessitent 5 jours de confection
Autour du cou pendent parfois des colliers de plus grosses perles, le plus souvent, ce sont de magnifiques colliers d'or. Un petit anneau d'or dans le nez, des boucles d'oreilles en or et souvent une ligne bleu foncée tracée sur l'arête du nez donnent une touche finale à la tenue féminine. Ce trait noir serait l'ultime manifestations des dessins corporels appliqués autrefois sur tout le corps. Il n'a aujourd'hui q'une fonction esthétique.
Par contraste, les vêtements masculins sont beaucoup plus sobres. Les hommes sont aujourd'hui le plus souvent vêtus à l'occidentale et leurs habits traditionnels ne sont utilisés que les jours de fêtes. Ceux-ci sont composés d'un court pantalon à mi-mollet, en coton, d'une chemise à manches longues, fermée et plissée sur la poitrine et d'un chapeau de feutre noir. Seuls les Sahilas portent cet habitat quotidiennement.
Les Molas
Ethymologiquement, le mot Mola désigne le vêtement en général. Aujourd'hui, ce mot définit indifféremment la blouse que portent les femmes kunas ou les carrés de tissus brodés qui orenent cette blouse.
Le mola traditionnel est un panneau d'environ 35 cm par 45, constitué de 3 à 5 couches de tissus superposés et de différentes couleurs. Ces couches sont découpées et cousues selon la méthode, dite de l'appliqué, pour faire apparaître les différentes couleurs et former un motif. La couche supérieure est ensuite brodée afin de l'embellir. Les dessins représentés sont soit des formes géométriques symbolisant la tradition, soit issus de la religion ou de l'environnement de la créatrice. Les sujets sont nombreux et variés, représentant la plupart du temps des personnages des animaux ou des plantes. Les couleurs traditionnelles sont le rouge brun, le noir, et le jaune, mais des molas de toutes les teintes existent. Leur fabrication nécessite de 2 semaines à plusieurs mois de travail et ils peuvent être de véritables oeuvres d'art, résultats d'un impressionnant travail créatif qui fait la fierté de la femme kuna.
D'après les ethonlogues, cette activité a pour origine les peintures que s'appliquaient les kunas sur le corps. La raison de la transposition de cette pratique sur les tissus viendrait de l'obligation du port du vêtement imposée par les missionnaires.
Une autre explication donnée par les sages kunas serait la visite d'une ancêtre kuna au Kalu Tuipis, un lieu exclusivement réservé aux femmes, où est né le mola et où elle aurait appris les techniques de fabrication. Les kalus sont des demeures sacrées dédiées à un domaine précis de l'activité humaine et animale. Ils sont cachés au sein d'une des 8 couches invisibles du monde lesquelles rassemblent tous les esprits. A son retour, la femme communiqua son savoir qui se transmet de mère en fille depuis lors.
Le plus vieux mola, exposé au musée national d'Histoire naturelle de Washinsgton, date de 1902. Les motifs les plus anciens sont essentiellement géométriques et composés de quelques couleurs, le rouge, le jaune et le noir.
Autrefois, les femmes kunas fabriquaient les molas pour leurs propres usages et ne les vendaient que lorsqu'elles étaitent lasses de les porter sur leurs blouses. Aujoud'hui, la vente des molas constitue l'une des principales ressources des familles kunas et le plupart des molas fabriqués sont destinés à la vente. La création de molas traditionnels prenant beaucoup de temps, les femmes kunas ont malheureusement tendance à ne plus créer que des molas commerciaux. Constitués de 2 ou 3 couches seulement, leurs motifs et leurs broderies sont beaucoup plus simples à réaliser et ne nécessitent que de quelques heures à quelques jours pour les confectionner.
Pour en savoir plus, consulter l'ouvrage, Tableaux Kuna aux éditiond Arthaud Flammarion publié en 98 de l'ethnologue Michel Perrin.
Lors d'une balade dans un village, de nombreuses femmes et familles se postent devant leur hutte avec une ou plusieurs molas en main dans l'espoir d'une vente.
Originellement, les molas proviennent des peintures corporelles qu'utilisaient les indiens pour s'embellir le corps. Depuis 100 ans environ, l'obligation par les missionnaires de porter des vêtements à amener les femmes kunas à transposer cette pratique sur tissu et à fabriquer ces molas à coudre sur leurs blouses. Seule la ligne sur leur nez est restée.
Pour juger la qualité d'un mola, il faut examiner le travail effectué entre les multiples couches, la couche supérieure devant être plutôt plate, s'assurer de la petitesse et de la régularité des coutures, de la qualité des broderies et de dessins et de leur distribution régulière sur le panneau car aucun endroit du mola ne doit être laissé vide.
La religion
Les kunas croient en un dieu créateur de l'univers, ainsi qu'au pouvoir des Neles, hommes médecines et guérisseurs inspirés par les forces supérieures. Leur vision du monde est celle de 2 univers qui se côtoitnt, l'un dissimulé, constitué de couches invisibles abritant les esprits, l'autre présent par tout ce qui les entoure. Pour les kunas, tout être possède une double personnalité, l'une visible et l'aute caché, de même pour les animaux, les plantes ou les objets et des noms différents leur sont octroyés selon qu'il s'agit du jour ou de la nuit. Seuls quelques artifices tels que les Nuchus, scupltures sur bois, des teintures, des feuilles et des tiges de plantes sont utilisés pour la pratique religieuse et nul temple ou édifice d'importance n'y est consacré. En fait, les fêtes religieuses ont lieu dans la maison commune.
Pour les kunas, plantes, animaux, objets et même parties du corps humains possèdent leurs propres auras, qui peuvent être bénéfiques ou non. Bruler en récitant des incantationd un morceau de molas ayant appartenu à une grande créatrice pourra inspirer l'artiste débutante. Le vol, le mensonge et l'adultère sont considérés comm les actes les plus répréhensibles. Chaque maison possède une boîte où sont conservés précieusement les Nuchus, symbolisant chacun des membres de la famille. Ces statuettes sont sorties chaque matin, lavées dans un bain d'eau mentholée puis rangées à nouveau. Elles possèdent l'esprit des personnes représentées et ne peuvent être ni cédées, ni vendues, ni déplacées hors de l'enceinte familiale.
De toutes les cérémonies religieurse, la fête de la puberté, l'Inna Suit, fête de 4 jours et celle de la mort sont considérées commes les plus importantes. Nul étranger ne peut y assister.
Depuis quelques années, on constate l'émergence des diverses églises et sectes occidentales qui tentent de se propager dans toute le Comarca. Face à cette menace à leur culture, les Caciques ont interdit l'implantation de toute nouvelle secte ou religion sur le Comarca. Ils sont toutefois accusés d'atteinte à la liberté par les Etats-Unis. Diverses églises ont cependant réussi à propager leurs influences. Bien qu'il n'y ait pas de jour de congé religieux pour les Kunas, Noël est fêté dans certaines îles.
Les fêtes
Fête de la puberté ou l'Inna Mutikin - la fête courte
Cette fête se célèbre lorque la jeune fille es réglée. La famille en avise alors le Chef des festivités afin qu'il l'annonce à tout le village et qu'il oragnise la cérémonie. Très tôt le lendemain, les hommes mariés se réunissent dans la Maison Communale de la Chica, la salle des fêtes pour y construire une Choza, hutte san toit où la jeune fille demeurera pendant 4 jours. Pendant ces 4 jours, les femmes du village vont à la plage, en petits groupes et à tour de rôle, pour chercher de l'eau de mer. Cette eau, transportée dans de petites callebasses est versé dan un petit cayuco de cérémonie placé près de la jeune fille.La mère baigne sa fille pendant 4 jours, alternativement dan l'eau de mer et dans l'eau douce, parfois 3 à 4 fois de suite. A la fin des 4 jours, à minuit, la jeune filles est enduite de jus de baies rouges des pieds à la tête et on lui coupe un petit peu les cheveux. Ceux-ci ne seront obligatoirement coupés courts que le jour de son mariae.
1à jours plus tard, les hommes et les femmes se réuniront dans une grande fête générale pour boire du rhum et de la Chica Fuerte, du jus de canne fermenté. Ils boiront et danseront toute la nuit.
L'Inna Suit - la fête longue
Cette fête de 4 jours est célébrée en l'honneur de la femme kuna. Elle est organisée par les 2 familles parents, l'une d'une jeune fille impubère, l'autre d'une adolescente. 15 jours avant la date choisie les hommes de la communauté vont récolter de la canne à sucre. Elle est pressée pour en tirer le jus, et celui-ci est cuit avec du sucre et du café. Puis la boisson es mise en jarre et est lmaissée fermenter jusqu'à la date de la fête. Telle est la recette de la Chicha Fuerte. De même que pour la fête de la puberté, une petite hutte est construite dans la Maison de la Chicha où les jeunes filles resteront pendant 4 jours.
Pendant ce temps, des hommes choisis, appelés, Kantules, chanteront à tour de rôle et raconteront la vie des jeunes filles, pendant que d'autres joueront de la flûte et des maracas. Différentes cérémonies accompagneront ces festivités pendant lesquels hommes et femmes du village danseront et boiront du rhum et de la Chicha.
La céremonie
Lorsqu'une personne meure, elle est vêtue de son costume traditionnel, aspergée d'eau mentholée et allongée dans son hamac. A chaque doigt de la main, on lui met des anneaux de wisi , sorte de liane. Les objets personnels qui lui étaient chers sont préparés dans un sac pour l'accompagner dans son dernier voyage. L'homme médecine, Masar Igar, vient à son chevet met dans une coupe des graines de cacao et des braises et chante. Selon la tradition la Masar Igar donne des conseils au mort sur l'autre vie. Il lui dit tout ce qu'il va rencontrer et ce qui va se passer. Il chante jusqu'à minuit. Si le mort est un chef, on boit un peu de rhum.
Après un jours ou deux, le corps est emmené au cimetière kuna où une grande hutte, faite d'un simple toit de palmes, a été construite. Un grand trou est creusé sous cette hutte. On y place le corps et 4 poteaux solides sont mis à chaque coin de la tombe pour y accrocher son hamac et y déposer les objets personnels du défunt. La tombe est ensuite refermée par des branchages pour que le sable ne tombe pas à l'intérieur. Une assiette de nourriture est laissée afin que l'esprit s'alimente. Les cimetières sont toujours situés au bord d'une rivière et un petit cayuco de cérémonie est placé à côté de la hutte du défunt afin que l'esprit puisse rejoindre ceux des ancêtres.
Danses et Musique
La tradition orale, les assemblées de village et les récits et discours des chefs tiennent une place importante dans la vie quotidienne.
La musique joue un très grand rôle dans la plupart des rites kunas. Les instruments principaux sont la flûte et les maracas, petites calebasses remplies de graines dures et attachées à un bâtonnet. Les maracas marquent les rythnmes. Chaque types de flûte est utilisée pour un rite particulier et posséde des sons différents.
Les danses, fort nombreuses et fascinantes, sont également partie de la coutune. Chaque danse symbolise une identité avec le monde animal et représente le vol des oiseaux, le mouvement des animaux de la jungle...
Alligandi et Playon Chico sont les 2 îles réputées pur leur activité culturelle.
Un danse très intéressante est la NogaGope. Une douzaine de personnes s'accompagnant à la flûte de bambou et aux maracas s'élancent sur une musique à 2 temps rapide.
Musiques et danses ne sont pratiquées qu'au cours des grandes cérémonies religieuses ou des festivités réunissant l'ensemble de la communauté.
L'avenir des kunas
La population résidant à Kuna Yala diminue sans cesse. De nombreux kunas quittent l'archipel pour s'installer à Panama City ou à Colon ; face au manque de perspectives, les jeunes qui effectuent leurs études supérieures ne reviennent que très rarement.
Malgrè son statut officiel de région autonome, quelques dissensions subsistent toujours entre Kuna Yala et son gouvernement de tutelle panaméen. Le permis de navigation versé au Panama par les bateaux de croisière n'est pas reversé à la communauté kuna si ceux-ci naviguent dans les San Blas. Kuna Yula impose don en contre partie sa propre taxe modique aux bateau de passage. De même, pour développer une activité touristique à Kuna Yala, les démarches et autorisations doivent être faites au Panama et auprès de la communauté kuna.
Ne disposant pas d'autres ressources, l'avenir de Kuna Yala repose impérativement sur son tourisme. Une implantation intelligente d'un tourisme auquels les kunas seraient fortement impliqués permettrait par les emplois générés de stabiliser sur place une population sans cesse émigrante et par ses profits de conforter l'autonomie de Kuna Yala par rapport au Panama. Acheter des objets de l'artisanat traditionnel kuna permet à une ou plusieurs familles de continuer à vivre honorablement à Kuna Yala et d'y envoyer leurs enfants à l'école. Cette contribution est l'unique moyen pour eux de continuer à vivre à Kuna Yula sans l'humiliante assistance extérieure.