AMERIQUE CENTRALE
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Un petit festin
Nous avons mouillé au nord de l'île de Guanaja au Honduras tout près de Northeast Cay , une îlot minuscule accessible par une passe de 30 m de large. Ici, la mer est calme, c'est le lagon. Ca augure de notre quotidien dans les îles de la société et de Raiatea en particulier. Ce matin, nous nous précipitons à l'eau avec palmes, masque et tuba. De belles patates, du corail, de nombreux poissons dont un magnifique ange francais, cet ange noir à écaille jaune. La cay a été dévastée par Mitch, l'an passé et il ne lui reste plus que quelques palmiers dignes de ce nom, les autres ont été décapités. Incroyable, à 50 m du rivage, je reconnais une souche de palmier, emporté par l'ouragan. 5 m plus loin, c'est carrément un palmier étêté qui a été transplanté et son tronc de 5 à 6 m de haut se tient sous l'eau, effet épouvante assuré !
Nous partons ensuite pour une balade au village voisin, Savannah bight. De nombreuses maisons, type chalet en bois, sont construites sur pilotis. Nous longeons le village. Un homme nous hèle. Rapidement, il nous invite chez lui. C'est un jeune, président d'une association du village pour le développement du tourisme avec l'accueil des étrangers et la préservation du site. Il nous parle de Mitch, de ses ravages, de ses projets concernant le village. L'ouragan est resté 60 h ici. Les collines avoisinantes, aujourd'hui reverdies, sont décimées. La mangrove reste quant à elle calcinée. Le village se reconstruit en dur ou en bois. Sur Guanaja, le coût de la reconstruction est estimé à 11 millions de US $. Nous passons 1/2 heure bien agréable en sa compagnie puis partons faire le tour du village, bien sympatique.
Un grain s'annonce à l'horizon, nous nous empressons de regagner le bord, les panneaux sont évidemment ouverts. Un homme est à bord, ça nous apprendra à laisser le bateau ouvert. Il s'agit d'un jeune pêcheur avec lequel nous avons discuté le matin. Il nous propose sa pêche pour 15 US $, pêche de ... langoustes. Nous lui acheterons les 7 plus grosses (des moyennes) pour 10 $ : il a bien gagné sa journée. Espérons qu'il n'a rien trouvé à bord l'intéressant, on verra bien plus tard, a priori non. Nous changeons de mouillage pour nous rapprocher de la ville principale. Bizarrement, elle se trouve sur un petit ilôt. 2000 personnes vivent là et le collège de l'île s'y trouve. C'est complètement atypique. Nous voici bientôt dans ses étroites ruelles à la recherche d'une banque, la station service et une alimentation. Ici, bien que la langue officielle soit l'espagnol, la plupart des gens parle l'anglais, héritage du passé.
Journée terminée ou presque. Pendant que je vous écris ces lignes, Francis est parti se détendre dans l'eau : peut être verra-t-il la tortue que j'ai aperçue en arrivant ici. Une chose est certaine, nous penserons bien à vous ce soir en savourant un petit vin blanc bien frais pour accompagner nos langoustes.
Paradis des plongeurs
Du soleil bien lumineux (super pour la production des panneaux solaires, à défaut d'éolienne) pour notre deuxième et dernière semaine au Honduras. Nous avons profité pleinement de Utila, l'île, la plus occidentale des îles de la Baie.
Contrairement à Guanaja et Los Cochinos, Utila est une île toute plate et plus portée vers le tourisme que les 2 premières. L'unique village, Puerto Este, sur la côte Sud, comporte une rue principale bordée d'hôtels en bois et diving centers (une bonne dizaine). Il est desservi par un petit aérodrome dont les 2 côtés de la piste minuscule plongent dans l'eau ! Toutes les maisons sont des chalets qui bien que ne surplombant pas toutes l'eau sont contruites sur pilotis. Celles qui ont un accès à l'eau disposent de leurs pontons personnels.
Utila est le paradis des jeunes plongeurs qui veulent passer leur brevet à moindre frais. C'est aussi ici que j'ai fait mes premières vraies plongées bouteilles. Ca ne s'est pas trop mal passé. Sauf la première mise à l'eau avec le barda quand Francis m'a demandé de le suivre et que j'ai été incapable de mettre la tête sous l'eau. Complétement bloquée. Impossible de respirer ! La panique, qui ne m'a pas étonnée plus que ça, elle me rappelait juste un précédent essai, l'année dernière aux Aves où la réaction avait été identique, voire pire. En fait, c'était la bouteille qui n'était pas ouverte .... Je me sens prête à suivre Francis dans les plongées du Belize, presque en confiance.
Que ce soit en diving ou en snorkeling, nous avons aperçu de très beaux anges - royaux, français ou caraïbes -, des papillons, des perroquets, demoiselles et sergents major en paguaille et des gros nouveaux : un baliste royal, des bourses grafiti, un coffre grafiti. Francis a même vu lors d'une plongée en solitaire 2 raies léopard (noires tachetées blanches) dont la plus grande faisait 2 m d'envergure d'aile et 3,5 m de long, queue comprise. Sous le bateau, nous avons eu la compagnie pendant plusieurs jours d'un style petit requin qui apparaissait à chaque que l'on jetait un détritus à l'eau.
Nous avons passé les 2 derniers jours au sud ouest de l'île dans un lagon des Water Cays accessible après un gymkhana entre les patates de corail ou platiers. Le soleil aidant, l'entrée s'est faite assez facilement. Ici, toute une succession de cays bien sympa avec de belles couleurs d'eau. Par contre, le vent qui se levait le soir nous a fait passer des nuits bien agitées à surveiller la tenue du mouillage. Le dérapage aurait été lourd de conséquences.
Accès réservé
100 miles séparent Utila de Livingston, un des 2 ports d'entrée du Guatemala. Après une belle nuit de navigation avec cependant à l'oeil les quelques cargos qui passaient par là, le vent nous a lâchement abandonné au petit matin et nous avons fait les vingt derniers milles au moteur.
L'entrée à Livingston n'est pas du gateau. Une barre de sable longue de 2 miles avec des fonds à 1,80 m. Il faut aligner, selon notre guide, un point fictif à 200 m à droite d'une bouée (facile ! ...), la berge et le coin des collines au loin avant une pente (tout ça un peu brouillé dans le fond). Les copains nous ont prévenu, pas de quoi s'inquiéter, tu te plantes, tu appelles à la VHF et on vient te remorquer pour 50 $ US.
On a calculé les hauteurs d'eau, histoire de disposer de 10 cm d'eau supplémentaire dû au marnage ! La marée est montante, la pleine lune est demain, les conditions idéales ... Régime au minimum, on avance en n'y voyant rien malgré 2 m d'eau seulement. La mer est plate, une aubaine. Le sondeur diminue, 1,90 m, 1,80 m ... Doit-on aller à droite, à gauche ? Et c'est là qu'arrive notre petite étoile, un bateau hors d'âge qui fait la navette entre Puerto Barrios et Livingston s'engage dans le chenal et nous fait signe de le suivre. Impeccable : le sondeur indiquera quand même 1,6 m ? Est-ce le bateau précédent qui troublait le fond ou ne restait-il que 5 cm sous la quille ? On le saura peut être au retour ...
Nous voilà à Livingston, village qui nous apparaît sympatique, coloré et assez riche de la berge. Sa particularité : ses uniques voies d'accès sont maritimes ou fluviales. Y vivent des garifunas, descendants d'esclaves africains de Saint Vincent au sud de la Martinique. En fin de compte, une grande rue principale plutôt grise. Nous faisons les formalités d'entrée. Ils n'y vont pas de main morte, ici. Entre la douane, le capitaine du port et l'immigration, la notre est de 305+75+60 Quetzales soit 400 F. De retour au bateau, nous irons mouiller à l'embouchure du Rio Dulce, où le plan d'eau plus calme permet une nuit réparatrice.
Samedi, nous nous engageons dans le Rio Dulce, large de 150 m, enserré dans une gorge impressionnante avec ses parois verticales sur lesquelles s'accroche une végétation dense. Au milieu des arbres, sont perchés des pélicans, des hérons blancs. Super, j'en prends un en plein vol et plein cadre (enfin presque). 5 miles de remontée. Ca et là, des indiens pêchent à bord de pirogues semblables à celles des waraos, des habitations de locaux beaucoup plus élaborées que les palafittes et aussi de sympathiques maisons/chalets d'étrangers avec leur pontons et hangars à bateaux.
Nous arrivons ensuite dans un lac intérieur, le Golfete qui en précède un second, le lac Izabal, le plus grand du pays. C'est de toute beauté dans un calme olympien : maisons en bord de rive, petites marinas. Nous mouillons entre 2 marinas à 300 m du village de Rio Dulce bien situé eu croisement de la route vers Tikal et Guatemala cuidad.
Escapades mayas
7 courtes journées de visite noyées au milieu de 2 semaines rapidement écoulées dans ce pays, le Guatemala, qui en demandrait tant et plus, plusieurs mois sans aucun doute.
Trop peu, bien sûr. Pourtant, et au fur et à mesure que se déroule ce voyage, nous nous rendons compte que le temps de présence dans un pays importe peu pour s'y fondre et commencer à le vivre. Là encore, nous percevons notre changement de mentalité, de pensée, d'habitudes. Nous quittons peu à peu nos acquis d'européens pour découvrir chaque nouveau pays comme un somptueux cadeau. Ici, l'acclimation et l'adaptation furent immédiates. Ce pays, ses vestiges mayas, ce peuple indien, sa culture, tant et tant de facteurs qui en font sa richesse.
Récit détaillé de 2 jours fantastiques dans l'un des plus beaux sites mayas, Tikal.
Les déplacements en bus locaux
L'immersion dans Le site
Le retour mouvementé à la marina
Récit détaillé de 5 jours de dépaysement dans les Hautes-Terres.
Les fameux déplacements en bus
Le week end magique à Chichicastenango et son fabuleux marché
La serenité du lac Atitlan au travers de ses traditions
Une nuit coloniale à Antigua
A notre départ, traversant el Golfete, ce petit lac qui relie le village de Rio Dulce au rio Dulce, nous savourons le calme et la beauté du paysage. Nous sommes sous le charme de cet environnement d'eau douce. Nous rejoignons l'immensité salée mais nous savons déjà que nous reviendrons ici, plus tard, plus longtemps.