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Après 4 h de bus local, nous voici à Flores, la ville desservant l'accès à l'immense réserve naturelle et culturelle inscrite au Patrimoine culturel de l'humanité de l'Unesco depuis 1979, le Parque Nacional Tikal.

Rapidement, les sacs à dos déposés sur la galerie, nous embarquons dans un mini-bus pour touristes d'une dizaine de places. Arrivés trop tôt à l'entrée du parc s'étendant sur 16 km2 (un comble : voilà ce que c'est, d'être trop performants ... ), nous patientons une petite heure afin d'entrer gratuitement pour la journée ce qui est possible à partir du milieu de l'après-midi. Précisons qu'afin de profiter des belles heures du matin, le site ouvre à 6 h du mat et ferme à 17 h ; il est possible de rester plus tard et les plus audacieux peuvent même y dormir au milieu des jaguars, pumas, pizotes, fourmilliers et singes araignées aux hurlements stridents ou singes hurleurs aux rugissements rauques.

Le dindon ocellé (pavo petenero) ou dindon sauvage

ARRIVEE AU PARQUE NACIONAL TIKAL

A 14h30, le guichetier complaisant nous laisse finalement entrer. Nous attrappons un nouveau mini-bus et un quart d'heure plus tard, nous plantons la tente au Jaguar Inn, un des 3 hébergements de Tikal.



LE SITE - JOUR 1

Nous sommes rapidement sur le site proprement dit, d'une superficie de 576 km2. Après un petit chemin, nous passons devant un gigantesque ceiba (ou kapokier, arbre national du Guatemala) à la silhouette imposante, puis devant la guitoune du contrôleur ; c'est tout juste s'il nous arrête pour demander nos billets valables ... jusqu'au lendemain soir. Ici, nous sommes déjà en pleine nature et loin de la société d'exploitation du touriste !

Un ceiba, l'arbre national Des lianes

Nous continuons de marcher dans les sentiers, ici, un picvert, là une ruine, et atterrissons au pied d'une pyramide, côté arrière, côté récemment rénové.

L'arrière du temple I tout juste rénové

Nous la contournons et débouchons comme par enchantement sur la Gran Plaza où se dressent, face à face, les deux plus belles pyramides du site, la pyramide du Gran Jaguar et celles des masques entourés des acropoles nord et est. C'est fabuleux.

Deux temples majestueusement dressés vers le ciel, une profusion de stèles et d'autels, une superposition de pyramide, des palais, reliés par un dédale de cours et de corridors, le centre cérémoniel de Tikal offre un ensemble architectural grandiose.

Le temple I, temple du Grand Jaguar, construit vers l'an 700 de notre ère, domine tout l'ensemble du haut de ses 45 m. Cette pyramide en pierre calcaire avec ses 9 terrasses, chiffre sacré chez les Maya, supporte un temple.

Le temple I de face

Le temple II ou temple des Masques tient son nom de deux mascarons sculptés de part et d'autres de l'escalier.

Le temple II



Nous escaladons aussitôt la pyramide des masques, la seule autorisée depuis que des touristes ont loupé des marches, un peu abimées, et trouvé la mort sur la voisine. Il faut dire que la montée comme la descente sont sportives. Comment les indiens mayas, si petits, faisaient-ils pour monter de si hautes marches très peu larges. La vue du sommet, à 38 m, sur l'ensemble de la place est fantastique. De plus, à cette heure, nous sommes pratiquement seuls sur le site. Nous y faisons une halte méritée et contemplative. Au coeur de cette forêt vierge, le centre de la cité, réservé à l'élite, abritait 10 000 habitants il y a un peu plus d'un siècle ; la population qui vivait dans des huttes construites à la périphérie du centre cérémoniel six fois supérieure. La descente s'avère plus dangereuse que la montée, sujet au vertige s'abstenir. Il est impossible d'enchaîner les marches, inclinées à près de 70°, nous devons faire obligatoirement un stop à chacune d'elles !

Le temple IV, temple du Serpent à deux têtes, vu de la grande pyramide

Nous partons pour le temple le plus éloigné, le IV ou temple du Serpent à deux têtes, achevé aux alentours de 741, sous le règne du fils du Roi Double rayon de Lune. En chemin, nous passons devant le temple VI. Sa base est complètement enfouie sous la végétation. Nous ne devinons que son sommet que nous aurons le loisir d'admirer plus tard au sommet du temple IV.

Le temple III vus du temple IV

Cette pyramide de 64 m est le point culminant de Tikal. L'accès difficile de ce temple escarpé se fait par les escaliers en bois munis de rampes assez verticales. Nous atteignons le sommet juste pour le coucher du soleil. De son sommet, nous jouissons d'un panorama fantastique sur l'ensemble du site perdu au milieu de la jungle. Nous sommes au coeur du site archéologique et de la cité s'étendant sur 16 km2. Y sont recensés 3OOO édifices, 200 stèles associées à des autels.

Les temples I, II et III et la pyramide du monde perdu vus du temple IV Les temples I et II vus du temple IV

Les temples I et II vus du temple IV La grande pyramide du Monde Perdido vu du temple IV

Un peu (largement) fatigués, nous décidons de terminer là notre visite du jour (il faut bien en laisser un peu pour demain !) et rentrons par la chaussée Maudslay du nom de l'archéologue britannique qui a pris les premières photos du site en 1881. Ce choix ne s'avère pas trop judicieux. Le plan distribué est légèrement imagé et la marche de retour est assez longue. Nous traversons de nombreuses places et complexes (M,P,R,Q pour ne pas les nommer !). Ici et là, se devinent des pyramides ensevellies ; c'est incroyable.

Groupe H

FIN DE LA PREMIERE JOURNEE

Une bonne heure de marche plus tard, nous nous retrouvons attablés à un comedor local devant une assiète tout aussi locale, pollo à la plancha, ensalada, frijoles, papas fritas, tortilla (poulet grillet, salade, haricots noirs, frites, crêpes de maïs). Repas vite avalé, le temps de retrouver la tente et sitôt endormis. Etant donné le degré de fatigue, nous n'envisageons même pas de mettre un quelconque réveil (nous aurions du mal, n'ayant ni montre, ni réveil d'ailleurs) pour assister au lever du soleil. Dommage, il doit être magnifique ...





LE SITE - JOUR 2

Le lendemain, nous nous levons un peu croqués par cette nuit à la dure directement sur le sol (c'est plus de notre âge, la prochaine fois, il faudra penser au matelas mousse) et finissons de nous réveiller sous une bonne douche froide avant de nous relancer sur le site. Cette fois-ci, nous attaquons le sud en commençant par le temple des Inscriptions, temple VI, qui est une exception dans ce site où les édifices portent relativement peu d'inscriptions. puis arrivons par la chaussée Mendez, le découvreur du site en 1848, au grand palais, puis au temple V actuellement en renovation, pour arriver au Monde Perdu.

Le temple des Inscriptions (temple VI) Acropole Sud

Le temple V en cours de rénovation

Tandis que j'escalade la face sud de la pyramide haute de 32 m, qui ne porte pas de temple à son sommet, mon Indiana Jones la contourne et capitule au milieu de la face nord, sous prétexte d'ombre ...

Ce vaste complexe comporte 38 structures rassemblant des périodes différentes contrairement aux autres constructions dans lequelles les structures de la période classique récente recouvrent tous les bâtiments d'époques antérieures. Là encore, la vue est splendide et propice à la contemplation. Cet ancien observatoire astronomique constitue un excellent mirador pour admirer le coucher du soleil.

La pyramide principale du Monde Perdu, face rénovée Mon Indiana Jones

La pyramide principale du Monde Perdu, face non rénovée Détail d'architecture de la crête faîtière de l'une des pyramides

Nous retournons ensuite, par le palais aux Fenêtres et le palais des Chauve-Souris, vers la Playa Mayor où nous nous posons une seconde fois. Nous découvrons des masques immenses situés au niveau de l'Acropole nord.

Masque

De cet acropole, la vue sur l'ensemble de la place est magnifique. De ce point central, nous apercevons maintenant l'ensemble des temples devenus familiers.

L'acropole Nord L'acropole centrale et le temple V vus de l'acropole Nord

Nous accrochons un groupe de français accompagné d'un guide et pêchons quelques informations sur le système métrique, les calendriers, les stèles et les glyphes. Le comptage à l'aide des doigts des mains et des pieds est probablement à l'origine du système vicésimal maya, base 20. Sa notation n'emploie que 3 symboles : le coquillage pour le zéro, un point pour l'unité et une barre pour le 5. L'invention du zéro et la lecture verticale vont permettre d'établir un système de multiplication par position.

Une des dernières stèles dressée en 869 ap JC Date inscrite sur une stèle

Les nombres de 0 à 19 sont étagés en colonne, et à chaque niveau, ils sont élevés à une puissance 20 supplémentaire. Grâce à cette convention mathématique, il sera possible d'exprimer avec seulement 3 signes, des nombres très importants. Les chiffres peuvent aussi être exprimés par des têtes ou des personnages de profil, une variante esthétique destinée à enrichir la sculpture de nouveaux motifs.



LE MUSEE - JOUR 2

En quittant le site, nous faisons un tour au musée Litico. A l'entrée, une énorme maquette nous permet d'estimer l'étendue du site. Des photos du temps de la découverte par les explorateurs, il y a un siècle ainsi que les travaux qui ont suivi sont exposés. Dire qu'en visitant, il ne nous était pas venu à l'idée que certaines pyramides étaient restaurées ; elles le sont toutes sans exception. La renommée de Tikal est vraiment justifiée, dépêchez-vous d'y aller ...